Décidément, le nouveau quartier
du Champ Sainte-Anne a les pires difficultés à
sortir de terre. Après des années de procédure,
on le croyait bien parti pour aboutir d’ici peu. C’était
sans compter la détermination des riverains qui ont
introduit, voici quelques semaines, un recours en annulation
et en suspension contre le permis de lotir accordé
à Matexi.
Pour rappel, ce permis de lotir autorise la création
d’un nouveau lotissement de quelques 600 logements
au nord de Wavre, dans le quartier dit du « Champ
Sainte-Anne ». C’est la société
Matexi qui a été chargée de mener à
bien le projet. Mais cela n’est pas du goût
des habitants des environs.
Ce que reprochent les riverains, ce n’est pas le fait
que l’on va construire, mais bien la quantité
de logements prévus ! Pour eux, le projet tel que
présenté actuellement est totalement démesuré.
Ils se refusent à l’idée de voir naître
un nouveau village de quelques 1.800 habitants dans une
zone de Wavre qui est déjà paralysée
aux heures de pointe par la circulation très dense
aux abords du zoning nord et vers le centre de Wavre. Ils
regrettent aussi l’insuffisance des équipements
collectifs prévus.
Ce point de vue, ils l’avaient déjà
exprimé lors de l’enquête publique de
2009. Mais ils ont l’impression de ne pas avoir été
entendus et que leurs remarques n’ont servi à
rien puisque le permis de lotir a tout de même été
accordé par le fonctionnaire délégué
de la Région wallonne.
Une seule solution s’offrait alors aux habitants :
le recours au Conseil d’Etat dans le but de suspendre
ou d’annuler le permis de lotir. Pour défendre
leurs intérêts, ils ont fait appel à
une pointure, Dennis Brusselmans. L’avocat avait défendu
d’autres riverains pour le fameux dossier de la RN
25.
Cinq arguments motivent ce recours. La plupart sont des
failles administratives. Certaines concernent la manière
dont l’enquête publique aurait été
annoncée, ou encore l’étude d’incidence
qui aurait été menée sur base de chiffres
de 1999.
Bref, ce n’est pas encore pour tout de suite que l’on
verra apparaître ces nouvelles habitations. Les recours
en suspension et en annulation ont été adressés
au Conseil d'Etat le 3 mai. Le recours en suspension devrait
être traité dans les six mois. Les riverains
pourraient attendre deux à trois ans pour connaître
la décision du Conseil d'Etat à propos du
recours en annulation.