C’est de saison et il faut s’y attendre
à tout moment. La neige fait de temps en temps son apparition
avec tous les dangers que cela comporte pour l’automobiliste.
C’est alors le moment pour les services d’épandage
d’entrer en action. Mais c’est parfois un peu compliqué
de savoir qui est responsable de saler telle ou telle rue. En effet,
ce n’est pas toujours la commune qui s’en charge.
En haut de l’échelle routière, on trouve les
autoroutes. En Brabant wallon, c’est le district autoroutier
de Nivelles qui s’en charge. Ce district dépend du
Ministère de l’équipement et des transports
(MET). C’est également celui-ci qui est responsable
du salage du réseau secondaire régional. Cela concerne
les nationales et autres grands axes. A Wavre c’est le cas
pour la chaussée de Louvain et la chaussée de Bruxelles.
Ces deux grandes routes dépendent du district de l’Est
du Brabant. Les installations du MET se trouvent à Ottignies,
le long de la speedway (N238).
Les petites routes sont, quant à elles, du ressort des communes.
Celles-ci s’organisent comme elles l’entendent mais
respectent généralement un ordre similaire. «Dès
qu’on annonce du gel ou des précipitations hivernales,
nous sortons les camions », explique-t-on au service des travaux
de la Ville. «Et nous salons en priorité les rues où
il y a des écoles, puis les circuits des transports en commun.
Arrivent après les endroits dangereux comme les côtes,
les ponts et les grands axes. C’est seulement après,
s’il nous reste du temps, que nous salons les lotissements
car il y a moins de passage dans ces rues là.»
La commune de Wavre dispose, en tout, de quatre camions. Les deux
plus grands s’occupent des rues principales. Le moyen et le
tout petit vont dans les endroits plus difficilement accessibles.
«Mais nous salons également à la main»,
explique encore le service des travaux.
La ville dispose d’une réserve de plus ou moins 70
tonnes de sel. Celle-ci est située près de la régie
de l’électricité.
Au MET d’Ottignies, le sel est stocké dans des énormes
silos. Sur une saison, les camions qui dépendent de leur
service, répandent entre 1000 et 15000 tonnes de sel. «Mais
l’an dernier a été un grand cru de ce côté
là», explique Jean-Claude Bernard, coordinateur au
MET d’Ottignies. «Et cela à cause de la vague
de froid que nous avons connue. Nous avons dû acheter plus
de sel que d’ordinaire.»
Les services du MET reçoivent leurs informations du centre
Perex (PERmanence d’EXploitation des réseaux), situé
à Daussoulx. Ce centre gère une cinquantaine de mini
stations météorologiques en Wallonie. Celles-ci récoltent
des informations précieuses sur la température de
l’air, le taux d’humidité ambiant mais également
de la route elle-même ! Cela permet au centre Perex d’avoir
en continu un état des lieux des routes de Wallonie et de
faire leurs prévisions. Celles-ci sont transmises aux différents
districts qui prennent la décision, ou non, de lancer un
épandage. «Ici à Ottignies, nous avons également
deux inspecteurs de réseau qui circulent sur nos routes pour
vérifier les endroits sensibles comme les ponts ou les zones
boisées. On se fie également à leur rapport
avant de saler», ajoute Jean-Claude Bernard.
Mais quand la décision est prise, tout va très vite.
Le MET d’Ottignies ne possède pas ses propres véhicules.
Il fait appel à des sociétés privées
comme Melin à Céroux-Mousty ou les travaux Stéphanois
de Court-Saint-Etienne qui envoient quelques-uns de leurs hommes.
«Pendant la journée, je travaille comme tous les autres
ouvriers», explique Olivier Van Gysel de la société
Melin. «A la différence près que si on m’appelle
pour un épandage, je dois partir directement.» Mais
le plus souvent, c’est la nuit que ça se passe. «Il
faut que tout soit salé avant que les gens ne partent au
travail», explique-t-il. Pour ces hommes, il s’agit
d’être disponible quasiment à toute heure du
jour et de la nuit, de la mi-octobre à la mi-avril. Parfois,
lors des grandes vagues de froid, le circuit est à peine
terminé qu’il faut recommencer, encore et encore jusqu’à
ce que ça passe. «On sait que c’est comme ça
et on s’arrange comme on peut. C’est un choix de vie
que l’on fait», confie le chauffeur.
Et c’est tout bénéfice pour l’automobiliste.
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