Brigitte
Tedesco ne se prive pas de désert... |
Portant très facilement une cinquantaine
qu’elle ne fait pas, Brigitte Tedesco est ce qu’on appelle
une femme de choc, dont la pétillance du regard souligne
à merveille l’éclat du sourire. Bref, le charme
dans toute sa splendeur qui abrite une femme de défi. Son
côté fonceuse, on le retrouve dans sa passion pour
le désert qu’elle sillonnera une fois de plus au printemps
prochain à l’occasion du Rallye des Gazelles, un rallye
humanitaire exclusivement féminin.
Entretien à bâtons rompus avec une dame qui a aussi
un certain sens de l’humour.
MW : Cette passion pour le désert, c’est quoi ? un
virus ? une tradition familiale ?
Brigitte Tedesco : «C’est vraiment le virus du désert,
et mon amour pour ce genre de défi qui propose aussi un côté
recherche d’orientation et un côté vacances actives
qui n’a rien à voir avec une tradition familiale comme
chez les Ickx, par exemple ».
Le déclic s’est opéré chez notre interlocutrice
après un raid pédestre dans le désert : «En
fait » sourit-elle, «je me sens une autre femme dans
le désert. J’y dors à la belle étoile,
avec mon sac de couchage sous les étoiles. Les bivouacs et
les raids, c’est mon truc.»
MW : Le rallye des Gazelles, c’est le top des tops ?
BT : »C’est le rallye que j’ai décidé
de faire et que je considère comme un défi. Certains
me disent qu’à mon âge, je ne répondrai
plus aux critères des médias parce que les magazines
recherchent avant tout des nanas à photographier, des mannequins,
des miss. Je me prouve le contraire en participant à ce rallye,
qui recèle aussi une action humanitaire puisqu’il me
permet d’aider l’association Dyadis qui éduque
et offre des chiens d’aide aux handicapés moteur. Puis,
ce rallye, c’est aussi le royaume de la débrouille,
sans les hommes, dans la grandeur du désert, de son silence
et de son immensité. Enfin, et sans tomber dans le sexisme,
je dirai que c’est aussi une preuve que les femmes peut le
faire. Il y a juste à s’adapter à un bio-rythme
particulier au niveau des heures de sommeil. Mais je suis confiante.
Je me prépare bien et je ne décevrai pas les sponsors
et partenaires Trust Quad, de Genval pour mon véhicule et
Yamaha pour l’équipement vestimentaire ».
MW : Et au niveau des sponsors, justement, ce n’est pas plus
difficile pour une femme de trouver des partenaires dans un monde
d’hommes ?
BT : »Il ne faut pas croire que les femmes pilotes sont nécessairement
des garçons manqués. Et pour ma part, mes partenaires
m’ont accueillie avec le sourire. D’ailleurs, je ferai
le Paris Dakar en 2006, c’est sûr. Les 3.000 kilomètres
du Rallye des Gazelles, c’est une chose. Le Dakar, c’est
encore autre chose. Mais dans les deux cas, le désert est
omniprésent, comme le plaisir que j’y trouve ».
 
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